MAGNIFICENCE AILEE
Chaque automne, les papillons monarques parcourent plus de 4800 km du Canada jusqu’à leurs sites d’hivernage dans les forêts montagneuses du Mexique. Emblême de l’union sans frontière des trois pays de l’Amérique du nord, le monarque est maintenant en voie de disparition et ce, depuis le 8 décembre 2023.
Au cours des dernières années, Philomène Longpré a étudié et a documenté leur migration du parc national de la Pointe-Pelée, en Ontario jusqu’au Mexique. Afin de mettre en valeur les images et sensations recueillies sur le terrain, elle réalise, lors d’une résidence à la Maison de la culture Claude Léveillée, une œuvre installative et participative composée de 4800 ailes en papier éphémère d’amidon peintes d’encre alimentaire, et posées sous l’ombre de branches robotisées. Accompagnée de paysages sonores, d’une installation vidéo, elle présente avec des impressions sur tissu recyclé, un hommage à l’asclépiade, la plante hôte et indispensable du monarque. L’installation aborde un questionnement sur la fragilité, l’endurance, et la persévérance, mais aussi sur l’impact du monde technologique. Ce constat nous incite à réfléchir à la profondeur et à la complexité du cycle de vie et des déplacements migratoires, mettant en lumière la manière dont nous sommes toutes et tous interconnectés dans notre quête constante de survie et de renouveau.
ENVOLEE LYRIQUE
Alliant art robotique, vidéo, lumière et interactivité, Envolée lyrique est une installation inspirée par la migration des grandes oies des neiges. L’œuvre évoque leur vol, le battement de leurs ailes, leurs mouvements de groupe et le ciel dans lequel elles voyagent. Longpré a étudié les oies des neiges qui, au printemps et à l’automne, parcourent plus de 4 000 km entre leur lieu de nidification et le territoire où elles passent l’hiver. Elle a documenté leur migration et leurs formations en vol en se rendant à plusieurs de leurs aires de repos, du Cap-Tourmente près de Québec, au refuge Loess Bluffs National Wildlife, au Missouri, en passant par le Parc du réservoir Beaudet, à Victoriaville. Nourrie par cette recherche et par l’étude de ce phénomène exceptionnel, elle a imaginé une œuvre installative d’envergure pour mettre en valeur les images et sensations recueillies sur le terrain.
NEO-OPHEDIENS
Une sculpture robotique munie d’une membrane vidéo articulée et inspirée de l’anatomie des serpents. Des histoires anciennes parlent d’ophidiens dont leurs corps ont tracés les rivières sinueuses creusées à travers la terre. La créature de Longpré initie son propre récit de transmutation et de l’évolution de ce système. Constituée de sections modulaires, autonomes et sensibles, sa création se déplace avec sa propre logique et comportement, camouflée dans des environnements vidéo changeants et ce, de diverses textures. Avec Neo-Ophidiens, Philomène Longpré va plus loin encore que lors de ses précédents travaux dans son expérimentation de la transformabilité de la membrane vidéo et explore les éventuelles transmutations des images projetées et de la structure dans sa globalité. Visites quotidiennes sur le lieu d’exposition sont nécessaires pour étudier la morphologie de cette performance ainsi que la transformation qui s’en déroule.
SIÈGES DES SENS
Qu’ils soient utilisés pour voyager, relaxer, manger, travailler, attendre, gouverner… les sièges sont lourdement chargés de symboliques. Ce projet, est un système autonome constitué de six chaises, chacune équipée d’une série de capteurs, d’un vidéo projecteur laser, d’une paire d’enceintes et d’une interface digitale sans fil conçue tout spécialement pour cette œuvre. Ces chaises sont programmées pour interagir entre elles. Les visiteurs sont invités à les déplacer afin d’expérimenter différentes compositions sonores en fonction de leur position respective dans l’espace d’exposition. Dès qu’ils s’assoient, une vidéo se déclenche à leurs pieds. Chacune de ces chaises est conçue pour offrir un total de douze différentes bandes sonores et six séquences vidéo. Aujourd’hui, la chaise est la pièce de mobilier la plus banale qui soit, mais ces six-là ont été choisies pour leurs caractéristiques. Toutes sont différentes, chacune apportant une touche bien particulière à son environnement. Elles sont aussi des meubles d’occasion, avec leur histoire propre, usés par le temps, qui suscitent une gamme d’émotions et de souvenirs.
CEREUS, Reine de la nuit
Cereus Reine de la nuit : La fleur du Selenicereus grandiflorus s’épanouit dans la nuit, vanillée, colorée et suave. Douce au milieu des épines ; vivante dans l’étendue désertique. Le papillon sphinx relaie cette victoire de la légèreté sur la gravité, attiré dans son vol nocturne par les parfums de la fleur triomphante. Une reine éphémère, cependant, qui succombe rapidement à la pesanteur qui nous tient tous attachés au sol qui la porte.
Suite à des observations de cette rare plante en floraison dans le désert Sonora, Longpré crée une installation sculpturale qui comprend une membrane vidéo qui constitue à la fois l’écran de la vidéo et le cœur du sytème interactif. Spécialement conçue pour répondre autant physiquement que conceptuellement aux images en mouvement, cette membrane est composée de 4 films laminés dont un film holographique. Ces films permettent non seulement de changer la physicalité de l’écran, de l’opacité à la transparence, mais aussi de capturer une image projetée lors de sa transparence. De plus, grâce à une structure contrôlée par un système pneumatique, l’écran peut aussi changer physiquement de forme. L’aspect performatif de ce projet est très important. Chaque élément de ce système fut choisi afin d’évoquer le sentiment d’apesanteur.
Suspendue dans l’espace, la membrane vit, réagit et se transforme sous l’influence des changements qui surviennent dans son environnement. Ainsi, la transformation même de l’espace se répercute sur Cereus.
XIA
Un système dans lequel la présence du visiteur déclenche différents états émotionnels d’un personnage virtuel. XIA traduit le langage du corps, tout en explorant les interactions complexes entre les mondes physiques et virtuels. Dans la pénombre d’une salle d’exposition, reposant sur un fond d’un incarnat lumineux, exquis, une fleur de charbon de bois d’un noir velouté, tel le cœur de pollen d’un pavot est à la fois le cadre et l’empreinte de la lutte d’une prisonnière…
ILLUSIO
Un système dans lequel, les visiteurs selon leur positionnement et les déplacements dans l’espace d’exposition influencent un personnage virtuel qui répond et réagit à la contrainte de se sentir coincé par l’ombre de son propre environnement. Conçu à Chicago, le dispositif Illusio prend sa source dans l’environnement de la capitale du Midwest et sa trame orthogonale caractéristique de l’urbanisme moderne. Entre Lac Michigan et rivière Chicago, le passant s’approprie l’espace de la rue, de l’avenue et du parc.
VITA
Un système qui offre une expérience d’observation mutuelle à travers quatre différentes étapes de communication: l’attente, le réveil, l’échange et la transformation. Représenté autant par une lumière qu’une forme humaine bleue, le personnage cherche à créer l’intimité avec les participants. Lorsque la présence du visiteur est reconnue par le personnage virtuel, Vita prend forme, le mécanisme de la membrane, composée de tubes de polythène, est donc activé. Une mutation du système s’ensuit, grâce à des capteurs de température et des senseurs ultrasoniques qui localisent les participants. Ce changement se manifeste avec l’altération d’images, sons et mouvements répondant à l’influence portée dans l’espace désigné.
FORMICA
Un système interactif où un personnage virtuel est projeté sur une délicate membrane vidéo constituée d’une série de lattes élastiques. Reposant sur une structure robotique suspendue, cette membrane accueille un personnage qui cherche à créer un lien avec les visiteurs dès que ceux-ci entrent dans l’espace d’exposition. Grâce à un réseau de télémètres à ultrasons et de capteurs infrarouges, la présence et le déplacement des visiteurs sont transmis au système informatique. Ces interactions sont exprimées visuellement sur la membrane tel que des explosions neuronales qui tissent soudainement un canevas numérique d’associations les plus variées.
OCTOPUS
Ce oeuvre interactive présente un personnage virtuel projeté sur une structure robotique composée de lattes verticales, où leurs mouvements sont activés par les visiteurs grâce à des interrupteurs magnétiques et des senseurs PIR infrarouges placés stratégiquement dans la salle d’exposition. Octopus propose trois modes de communication dont l’attente, la réaction et la construction de son espace. une installation immersive, où des images et des sons sous-tendent des réflexions sur la façon dont les associations et interactions avec les autres sont influencées par l’ espace que nous occupons.
PASSAGE
Projetée sur un mur, des structures cinétiques font partie
de la performance elle-même. Lorsque les nouveaux éléments s’introduisent, une transformation visuelle du personnage et de son espace s’ensuit. Ce système communique une réflexion sur le provisoire et le renouveau de chaque instant. Cette performance interroge multiples visions de la vie quotidienne et met l’emphase sur l’abandon d’un milieu familier tout en le transportant avec soi-même.
UNDERLAYERS
Un personnage virtuel occupe l’espace qui se trouve entre les murs. Le personnage chuchote et observe les visiteurs tout en performant de façon opinée. Cette installation est présentée dans un étroit corridor munis de petits écrans LCD insérés dans les murs. Le personnage, lui, se déplace entre chaque écran en donnant voix à la mémoire de son milieu. Un système qui se repose sur la signification des issues contemporaines tournant autour de la surveillance et de la vigilance urbaine.
IRIS
Un système vidéo interactif qui présente le dynamisme urbain d’Hong Kong par l’intermédiaire d’une expérience sonore. Des visiteurs sont invités à capturer l’image d’un bruit, en regardant à travers l’orifice d’une boîte noire. Ce projet fut réalisé par une série d’observations et collecte de données sur des sites spécifiques à Hong Kong. Ce qui fut réalisé avec la collaboration des artistes: Spencer Ng, Dez Leung, Meli Yeung, Nicholas Tse, Pansy Tang, Kn Brick, Poon Kan Chi, Li Chu Yin Clifford.
ECHANGE TELEMATIQUE EST – OUEST
Un système portant réflexion sur l’importance des communications entre les continents est et ouest. Un projet rendu possible grâce à la collaboration du Hong Kong Art School et The School of The Art Institute of Chicago. Tous les passants d’Hong Kong et de Chicago étaient invités à regarder au loin par l’orifice d’une boîte noire. L’oeil de l’observateur est visuellement capturé et immédiatement transmis par l’intermédiaire d’internet. Formant une paire d’yeux est-ouest, ces collages furent projetés en direct dans les deux continents, soit sur les murs du Art Institute à Chicago ainsi qu’à l’entrée du Hong Kong Art Center. Une connection entre deux villes, deux continents.
SILENCE NON-EXISTANT
Un système présentant un personnage virtuel qui est projeté sur une large boîte couverte d’élasthanne blanche. Des microphones, placés tout autour, servent à capter les variations sonores, lesquelles influencent le comportement de ce personnage. Lors de moments particulièrement bruyants causés par les visiteurs, un mécanisme métallique logé à l’intérieur de la boîte force la membrane, créant du coup la simulation tri-dimensionnelle du combat mené par le personnage pour se hisser hors de son enclave. Le mouvement, la structure et les séquences vidéo signalent visuellement le concept d’un appel au silence.
CYCLE
Un système muni d’un gyroscope dont la rotation déclenche différentes séquences vidéo représentant sept vies d’un personnage virtuel projeté sur le sol. La narration corporelle se révèle lorsque chaque visiteur s’engage physiquement dans l’environnement. Leurs présences activent le mouvement du gyroscope et la distance affecte le nombre de révolutions par minute. CYCLE capte l’essence des relations entre le temps et l’espace et des différents facteurs qui influencent la perception des images en mouvement.
LA CAVERNE DE PLATON
Un personnage projeté sur une murale dont les mouvements sont reliés directement aux couches évolutives des lignes dessinées. Un effet tridimensionnel se construit alors que le dessin subit des changements graduels d’épaisseur et de densité reliés aux strates de vidéo superposées. Cette installation explore la notion de la continuité des changements spatio-temporels où le sujet se trouve confronté à sa propre peur de l’évanescence.
Autres
Une série de sculptures robotiques, de photographies et de peintures dans lesquelles des fragments de mémoire s’expriment à travers des objets préexistants ou inventés.