Formica vous observe! Ou est-ce l’inverse?
Marilyse Hamelin
La Voix Pop. Feb. 2007
FORMICA, un être virtuel, androgyne, curieux et hyper sensible vous attend à la galerie Parisian Laudry sur St-Antoine, tout à côté de la nouvelle mairie d’arrondissement.
Son créateur, créatrice dans ce cas-ci, est une montréalaise qui rend justice à la réputation des artistes, soit d’être des novateurs, voire précurseurs. Philomène Longpré est TRÈS inspirée! «La technologie n’est qu’un outil, je m’en sers pour mettre en forme mes idées», explique la jeune femme.
Et c’est réussi puisque le visiteur est d’abord assailli par ses émotions lorsqu’il rencontre FORMICA, qu’il éprouve de la peur, de l’étonnement, de l’amusement, ou un peu des trois. Ensuite seulement, surgissent les questions d’ordre technique. Mais comment ça fonctionne?
Ah ah, secret! L’auteur de ces lignes a vu tous les mécanismes, mais elle ne veut pas briser la magie. Tout ce que je peux vous dire, c’est que c’est très, très technologique et à la fine pointe à part de ça.
Des semaines de recherches!
Grande, mince, jolie et expressive, la jeune femme est tout, sauf une artiste ordinaire. Sa passion? Vous! Elle a-d-o-r-e vous voir réagir à ses systèmes vidéos interactifs. Votre curiosité, timidité, surprise ou encore vos rires constituent sa plus grande source de satisfaction.
Pour le projet FORMICA, Philomène Longpré a dû travailler pendant six mois pour trouver les meilleurs matériaux, enregistrer les bruits et filmer son personnage. Le résultat final est très surprenant, voire dérangeant. C’est dire si c’est réussi. Mais au fait, qu’est-ce c’est FORMICA?
Interdépendances
Ultra-sensible comme on le disait, FORMICA est un être virtuel, qui n’existe que par les humains.
Hybernant sur son écran de latex, le personnage tout de rouge vêtu, reprend vie aussitôt qu’un spectateur entre dans la pièce toute noire où il sommeille.
Si vous entrez à pas feutrés, légèrement inquiet après avoir descendu les escaliers pour vous trouver dans cette pièce obscure du sous-sol de la Parisian Laundry, alors il n’ouvrira qu’un œil, vous observant discrètement.
Mais si vous vous avancez rapidement vers lui, alors attention, il se met à gesticuler et à vouloir entrer en relation avec-vous.
D’ailleurs, ces liens crées sont symboliquement illustrés par des fils qui apparaissent et viennent entourer FORMICA, le rattacher au cadre de l’écran, un écran qui bouge, s’étire ou rapetisse, selon que vous vous rapprochiez de lui ou que vous vous en éloigniez.
Cinéma expérimental
Philomène Longpré a toujours dessiné et adoré les sons. Petite, elle s’enregistrait déjà. Plus tard, le cinéma expérimental l’a passionnée.
Diplômée du School of Art Institue de Chicago, l’artiste partira à Hong-Kong en mars prochain pour une résidence de trois mois où elle pourra faire de la création, en plus de donner une charge de cours en arts électroniques, au sein d’une université locale.
Celle qui fabrique ses systèmes interactifs depuis sept ans maintenant, en est à neuf créations du genre.
Le nom de son projet, FORMICA, est une référence à la société des fourmis, ces êtres tout aussi interdépendants que nous le sommes. C’est aussi un regard sur les interactions quotidiennes des êtres humains, sur le besoin du vivant d’être en relation avec autrui, et ce, même dans un univers virtuel.
FORMICA: jusqu’au 24 février à la Parisian Laundry 3550, St-Antoine O. Entrée libre.
http://www.lavoixpop.com/Actualites/Enfant-Retour-Quebec/2007-02-02/article-1006888/Interaction-virtuelle/1